China Clinic — Yaya Is Fun
2008
Electro
Monterrey, Mexique
Amateurs de claviers analogiques et autres dérivés synthétiques, réjouissez-vous! Ce «Yaya Is Fun» peut s’envisager comme une anthologie du synthétiseur signée par les deux frères Ramirez et leur acolyte Jaime Fuentes : ARP 2600, Elka Synthex, E-Mu Emulator, Korg MS-20, Moog modular synthesizer, Minimoog, Roland Jupiter-8, Roland TB-303, Roland V-Synth, Yamaha SHS-10 (en bandoulière!)… Analogique ou numérique, la liste pourrait s’avérer fastidieuse si les China Clinic n’avaient pas la souplesse du génie «pop»! Car loin de se limiter à un bête exposé de sons vintage, nos trois synthé-addicts de Monterrey irriguent ondes et oscillations électroniques d’une sève à l’élasticité remarquable. La mélodie et le rythme priment sur toute autre considération. Sans révérence aucune, le trio (25 ans de moyenne d’âge) dégoupille une série de grenades à la perversité joyeuse («Happy Monsters», «Brush», «Yaya Is Fat», «Just Say Yes!», «Not You Dummy»: reprendre son souffle!), dépoussiérant du même coup les antiques claviers de leur encombrant C.V. Daft Punk moins discoïde, Sebastien Tellier sous amphétamines, les China Clinic trouvent leur originalité, convoquant dans les voix imberbes et acides le fantôme des fringants Papas Fritas («The Neverending Zoo», «Hippopotamus»). Léger bémol, l’anglais ici préféré à l’espagnol dont l’accentuation aurait encore ajouté au punch de l’ensemble. «China»? On ne voit pas. «Clinic» sied en revanche parfaitement au trio, dont on devine le large sourire à devoir passer ses journées en cellule capitonnée. «Yaya Is Fun»!